Myrtille Visscher

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Le festival (4 week-ends entre mars et juin 2013, puis du 20 au 23 novembre 2013)

Imaginons que nous inversions espace public / espace privé… Que votre librairie préférée soit votre bibliothèque. Votre salon une scène. Vos souvenirs photo une expo. Votre immeuble un grand théâtre. Imaginons que nous inversions la notion même d’acteur / spectateur. Que celui qui raconte des histoires se nourrisse de vous. Que le conteur vous écoute. Imaginons que nous mélangions tout, l’espace d’un dimanche.

Paroles at home est un festival sur le thème de la maison. Ce festival interroge aussi bien la notion d’accueil, d’intimité, le rapport au “chez soi”, que le sentiment de sécurité. Et si on élargit la réflexion à l’échelle d’une ville, il vient questionner le “chez nous”.

Itinérance Orale a reçu la bourse Toulous’ Up en 2012 pour l’élaboration des quatre week-ends de conte chez l’habitant et l’exposition photo en résultant.

L’exposition

Le projet photographique lié au festival Paroles at home vise à laisser une trace dans le temps, une forme visible et personnelle, de l’échange éphémère entre le conteur et ses auditeurs, entre le conteur et ses hôtes, en s’appropriant le contexte de la maison et du quotidien. Je m’’intéresse aux détails symboliques et particuliers à chaque “chez soi”, à l’ambiance que chacun y crée, ce qui marque la mémoire et peut-être
l’inconscient.

Nous avons vécu quatre rencontres et quatre expériences différentes. Chacune a laissé dans mon souvenir, et sur la pellicule photo, une trace qui lui est propre. J’ai choisi une forme d’exposition photographique différente pour chaque week-end, traduisant symboliquement l’histoire vécue et ses moments forts.

Toutes les images ont été faites avec un appareil “moyen format” (qui désigne le format de la pellicule utilisée). Cela oblige à prendre le temps de faire le cadrage, et restreint le nombre de prise de vues (12 poses sur une pellicule). L’utilisation de cet appareil donne une importance particulière au moment photographié, comme lorsque nos grand-pères faisaient des photos pour l’album de famille avec ce même type d’appareil.
Mon choix pour la photographie argentique en noir et blanc s’appuie sur les notions de tradition et d’imaginaire liées au conte. Il traduit le décalage entre le vécu et l’image qu’on en garde.