projet en cours
France – Pays-Bas – Allemagne – Portugal / France – The Netherlands – Germany – Portugal
Au départ, c’est la vue sur un horizon de modernité au rythme bruyant, depuis le dix-huitième étage de mon immeuble en béton, qui m’a oppressée. Je me sentais préoccupée par le besoin de trouver autre chose.
Vivre plus simplement? Peser moins lourd sur la terre? Je suis allée chercher des traces de réponses à ce questionnement. Et je me suis rendue compte que je n’étais pas seule à chercher.
Avec ce projet photo, je rencontre sur la durée des personnes qui font un choix singulier ; celui de vivre dans un habitat dit “léger” (yourte, cabane, roulotte), pour se rapprocher de la nature, pour réduire les dépenses (d’argent, d’énergie), ou par conviction politique ou sociale.
En séjournant dans différents lieux collectifs, je partage des moments de vie, et photographie une partie de la jeunesse d’aujourd’hui. Ceux qui, comme moi, sont en quête de sens dans les activités de tous les jours et dans le rapport aux choses, aux matières, aux espaces, aux gens. Ils se différencient des hippies des années 1970 par leur pragmatisme et leur intégration dans le monde actuel. Ils mettent en pratique leurs idées, et vivent au quotidien des alternatives, leurs solutions face à « la crise ».
Ils préfèrent être plutôt qu’avoir, et sont prêts à changer de vie. Beaucoup de ceux que je rencontre sont passés par la ville, ou y vivent encore, à leur manière. Ils ont fait des études, certains sont devenus ingénieurs, et ont finalement choisi cet autre mode de vie. D’autres sont nés à la campagne, et décident activement d’y rester, ou d’y revenir avec des projets. C’est leur détermination, l’affirmation de leur individualité et de leur libre arbitre, que je guette et côtoie.
Pour mener à bien cette enquête à la fois personnelle et collective, je photographie au moyen format argentique, pour prendre le temps de poser un regard intime. Je dessine des plans de chaque lieu, d’où ressort mon interprétation de l’espace. J’enregistre des sons, des ambiances, plutôt des moments ressentis que des paroles. Je m’intéresse aux visages et aux couleurs, à la beauté des simples choses qui explique en partie ce choix de vie.
Ce projet se développe depuis 2008, dans différents lieux où je retourne plusieurs fois, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Portugal. Il a bénéficié d’une aide individuelle à la création de la Drac Midi-Pyrénées, et d’une aide au projet de l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse.
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Some people seem to live on the fringe but really are inside our society. I photograph them to recognize the claim for a different well-being.
With the project « Lightly on Earth » I look at them who build and live in their yurts, their tipi’s or their huts. The places and the usual objects, their woodstoves and their selfmade shelves, talk about the simple beauty of things. Here I use photography as a proof of hope in evolution towards more respect and more happinesses.